Veezzy, projet de trois étudiants de l’Université du Luxembourg et d’un spécialiste du marketing digital, a remporté le premier Ideation Camp de l’Uni, assorti de 10.000 euros. Il promet de devenir l’Uber de la vidéo d’entreprise.
Les PME ont un savoir-faire. Et souvent du mal à le faire savoir. La crise a été une loupe grossissante des difficultés des uns et des autres à exister dans un monde devenu digital.
«Pour créer une vidéo, 66% des PME passent soit par une agence de communication, qui va parfois facturer jusqu’à 10.000 euros pour livrer une vidéo en trois à six semaines, soit par des outils qui s’appuient sur des templates avec lesquels il est impossible de se différencier.» Le discours est bien rodé. Lyazid Benyahya est un expert du marketing digital.
«Pour beaucoup d’entre elles, Facebook est le seul point de présence sur internet», ajoute-t-il. «Or, un post avec de la vidéo permet de doper l’engagement», assure-t-il, exemples à l’appui.
Une vidéo en 36 heures maximum
Avec trois étudiants de l’Université du Luxembourg, un en master d’entrepreneuriat, un en master de gestion de fortune et un possédant un bachelor en computer science, le quatuor a imaginé un «Uber de la vidéo d’entreprise».
L’entreprise crée son compte et décide de prendre un package à 299 euros ou 399 euros, selon que le caméraman devra venir sans matériel supplémentaire ou avec du matériel (micro pour une interview, drone, etc.). Le client choisit un story-board en «drag and drop» à partir des options prévues et la future start-up s’engage à lui livrer le film terminé, en moins de 36 heures et dans une qualité «studio».
À la commande, un caméraman va signaler sa disponibilité, regarder le story-board et réaliser chacune des images qui sont prévues. Il va livrer les images et le film va être généré et stocké sur le site de Veezzy, où l’entrepreneur pourra décider de le partager là où il le juge nécessaire pour assurer la promotion de son entreprise, de son restaurant, de son produit. Au cours de l’Ideation Camp, les quatre promoteurs sont allés, par exemple, voir un restaurant de burgers qui a adhéré au concept au point de l’utiliser pour son opération «le burger du mois».
Des investisseurs frappent à la porte
D’où viennent les caméramans? «Il y en a de deux types. Les professionnels. Et ces 40% d’amateurs qui ont déjà un emploi, dans lequel ils ne se plaisent pas et qui seraient prêts à prendre un emploi supplémentaire, notamment chez Veezzy, parce qu’ils ont des compétences en vidéo ou en photographie», explique M. Benyahya. «Mettons que vous ayez un restaurant et que vous vouliez réaliser une vidéo. Vous êtes plutôt libre entre 14h et 17h. Vous postez la mission, un caméraman disponible dans les parages va proposer ses services. Il recevra grosso modo de 50 à 70 euros de l’heure selon son matériel.»
Le projet, qui a six mois pour développer un «minimum viable product», a semblé intéresser des investisseurs alors même qu’aucune société n’a encore été créée pour le développer.
Cet article est issu de la newsletter hebdomadaire Paperjam Trendin’